Lemroudj_Setif_Algeria

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Chaque année, le retour du printemps est un moment de fête et de joie

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Plat de couscous sans sauce

 

En effet, chez-nous, à Lemroudj et même à travers toute la commune Draa Kébila dont il relève, traditionnellement, les citoyens accompagnés de leurs enfants bien vêtus et biens pourvus en friandises et fruits, vont à  la rencontre du printemps chaque année en début de saison. Le retour du printemps est le signe du réveil de la nature après un hiver souvent rigoureux qui la met en sommeil.

 

Le début du printemps, chez-nous, suivant le calendrier agraire, correspond au 28 ou 29 février de chaque année. Le premier jour de cette saison, les citoyens partent à  la rencontre du printemps en se rendant dans les champs bien pourvus en herbes et plantes végétales comestibles pour en cueillir et les ramener à la maison. C’est un moment agréable que les familles passent en plein air.   

 

Cette tradition existe depuis la nuit des temps, mais la façon de faire a beaucoup évoluée.

 

Par le passé, la veille, les mères de familles préparaient du couscous sans sauce garnis de plantes végétales cueillies dans les champs, navets, fèves sèches, piment piquant, pomme de terre, viande et œufs durs. Parmi les ingrédients, se retrouvait une plante végétale qui donne un goût particulier au couscous  huilé avec de l’huile d’olive ; elle s’appelle aderyès en kabyle.

 

Avant, les pères de familles n’avaient pas à débourser de l’argent pour fêter le début de saison de printemps ; les mères faisaient les provisions nécessaires en puisant dans l’existant à la maison. Elles roulaient le couscous elles mêmes dans la journée, égorgeaient un poulet élevé à la maison, disposaient de viande rouge séchée provenant du sacrifice de l'Aid dernier, les navets et piments venant du jardin familial, etc. Et en plus, elle prépare la galette aux dattes sans laquelle la fête ne serait pas comme le veut la tradition.

 

De nos jours, les choses ont beaucoup changé ; la plante aderyès est très rare dans les champs et ne se retrouve plus dans le couscous préparé pour l’occasion de la rencontre annuelle du printemps. La circonstance revient très chère aux pères de familles ; ils doivent consacrer une bonne somme d’argent pour couvrir les frais de cette journée particulière, en achetant la viande rouge, le poulet, les œufs, les légumes, les friandises et les fruits nécessaires.

 

Si, pour les enfants, c’est bien un moment de joie et de fête, pour les pères de familles dont les revenus sont modestes, c’est beaucoup plus une occasion de mettre la main à la poche et de travailler dur pour supporter le budget familial qui ne cesse de progresser d’année en année.

 

Bonne fête de printemps et que Dieu Tout Puissant nous donne de la pluie pour que nos champs soient bien arrosés.

 

Auteur : Rachid Sebbah



28/02/2020
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