Lemroudj_Setif_Algeria

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L'avenir, c'est avec l'éducation et la formation

Malgré la construction d'écoles, de collèges et de lycées pour rapprocher les structures de l'éducation et de formation des jeunes en âge de fréquenter l'école ou d'aller se former, il est constaté un recul de l'intérêt porté par les parents et leurs enfants à la scolarisation et à la formation. Ce recul est constaté surtout à travers les faibles résultats obtenus aux examens de passage au cycle moyen et aux épreuves du brevet d'enseignement moyen et du passage au secondaire. Plus grave encore, beaucoup de jeunes quittent l'école au cours du cycle primaire, d'autres au cycle moyen. Très peu d'entre eux accèdent à l'université. Très peu de jeunes ayant quitté l'école s'orientent vers les centres de formation et de l'apprentissage.

 

Au village Lemroudj, la situation est encore plus alarmante puisque le nombre de jeunes qui quittent l'école prématurément est plus élevé qu'ailleurs et que les résultats obtenus aux examens de passage du primaire au moyen et aux épreuves du brevet d'enseignement moyen sont les plus faibles de la commune de Draa Kébila. Ceux de cette dernière ne sont pas non plus les meilleurs de la daira ou de la wilaya.

 

Par le passé, bien que le village n'avait pas d'école, ses jeunes, encouragés par leurs parents allaient à la recherche de l'instruction partout où ils pouvaient être accueillis, même s'il faillait payer le prix en s'endettant. C'est ainsi que beaucoup parmi les cadres et enseignants d'aujourd'hui ont fait des études et décroché des titres et diplômes qui leur permettent de garantir leur avenir et trouver facilement du travail. Ils sont utiles à leur pays et à eux-mêmes ainsi qu'à leurs familles.

 

Pourquoi les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas aussi intéressés que leurs prédécesseurs ? Pourquoi les parents sont aussi désintéressés que leurs enfants ?

 

Certains pensent  que la dépréciation du pouvoir d'achat des parents poussent ses derniers à fermer l'œil sur le désintéressement de leurs enfants pour les études. Est-ce une raison valable pour hypothéquer l'avenir de générations entières ? Leurs prédécesseurs qui ont financé la scolarisation de leurs enfants étaient-ils en meilleure situation matérielle et financière ?

 

Bien au contraire, les moyens des villageois d'hier sont incomparables avec ceux d'aujourd'hui. Il n'y avait pas d'école, pas de collège et pas de lycée. Il n'y avait pas de route, de dispensaire, de téléphone, d'activités industrielles et commerciales, de moyens de transport. Pire encore, les habitants devaient tout produire localement pour subvenir à leurs besoins alimentaires, vestimentaires, habitat et autres. C'est peut-être là la grande différence qui fait que les parents et leurs enfants d'hier sont plus intéressés par les études que ceux d'aujourd'hui qui ont la vie relativement facile eu égard aux moyens matériels et financiers dont ils disposent.

 

En effet, les jeunes semblent pressés de travailler pour gagner de l'argent afin de s'émanciper de leurs parents. Cette situation soulage financièrement les parents mais au détriment de l'avenir de leur enfants.

 

Les fréquentes grèves des enseignants et des personnels des écoles, collèges et lycées, la surcharge des classes, le manque de transport, etc, sont autant de causes des ces déperditions scolaires prématurées. Elles expliquent en partie les faibles résultats scolaires obtenus par les jeunes du village Lemroudj.

 

Certes, il peut y avoir d'autres causes que celles précitées, mais que faire pour y remédier à cette situation alarmante ?  Les jeunes Lemroudjiens et leurs camarades des villages avoisinants sont – ils condamnés à être les derniers de la société algérienne ? Non et mille fois non.

 

Les jeunes qui se trouvent encore dans les écoles, les collèges et lycées ont besoin avant tout d'un soutien moral de leurs parents et de la communauté pour retrouver confiance en eux et prendre conscience de l'importance des études pour leur avenir et leur carrière professionnelle. Le jeune est une page blanche sur laquelle on peut tracer l'avenir, c'est aussi une pâte à modeler avec laquelle on peut façonner ce que nous voulons. Ces jeunes ont surtout besoin de savoir que leur devoir est d'étudier et de se former pour acquérir des compétences académiques et professionnelles des plus élevées pour se garantir un avenir meilleur.

 

Les jeunes qui ont quitté l'école en bas âge, quelque soit le motif, ont besoin d'être orientés vers les centres de formation professionnelle et de l'apprentissage et instituts de formation pour acquérir un métier leur permettant l'accès facile au monde du travail et garantir ainsi leur avenir.

 

Le devoir des parents et de la communauté est de les accompagner valablement en leur créant un cadre adéquat loin du matérialisme.

 

Pour clôturer, tous ensemble, nous devons rechercher les voies et moyens à mettre en œuvre pour redonner envie aux jeunes et à leurs parents de faire des études la priorité des priorités. Le mouvement associatif est le cadre approprié pour débattre de cette question et trouver des solutions.

 

Les enseignants, aidés par les parents, ont leur part de responsabilité à assumer aux côtés de tous ces acteurs interpellés.

 

Auteur : Rachid Sebbah



14/10/2009
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