Confection de vêtements, activité dominante à Lemroudj
A Lemroudj, les ateliers de confection de vêtements sont nombreux et la plupart des jeunes y travaillent dans ce secteur. Cette activité serait à l'origine de la prospérité du village.
Vers les années cinquante du vingtième siècle, il y avait des couturiers et des couturières à Lemroudj. Ils confectionnaient des vêtements traditionnels sur mesure, à la demande des citoyens. Les hommes s'occupaient de vêtements masculins et les femmes de vêtements féminins, notamment les trousseaux de demoiselle dont la fête de mariage était proche.
Toutefois, à la fin des années soixante du siècle dernier, des jeunes du village sont partis travailler ailleurs ; la majorité ont émigré vers la France et le reste surtout vers Alger. Beaucoup d'entre eux on travaillé dans le secteur de la confection de vêtements.
A leur retour au village, ils ont ramené leur expérience et des fonds. Beaucoup d'entre eux se sont lancés dans la confection de vêtements prêt-à-porter destinés à être écoulés en grande quantité sur le marché (local voire même pour l'exportation).
Certains ont ouvert des ateliers de confection avec leurs propres moyens financiers et matériels. D'autres se sont associés à des proches ou à des voisins pour ouvrir un atelier de confection capable de produire suffisamment tout en étant concurrentiel.
Il y a même des émigrés qui ont investi dans ce secteur sans être du métier.
Ces investissements ont permis la création de centaines d'emplois tant pour les jeunes du village que pour ceux des villages voisins. Ils ont aussi contribué à couvrir en partie les besoins du marché national. Les bénéfices réalisés ont donné lieu à la création d'autres activités au sein du village (cafés, restaurants, ateliers de maintenance mécanique, ateliers de soudure, entreprises de bâtiment et de travaux publics, magasins d'alimentation générale et multi services).
Cependant, le secteur de la confection a eu un effet très négatif sur l'avenir des jeunes puisque nombreux sont ceux qui ont quitté prématurément l'école pour s'adonner à l'activité de confection de vêtements. D'autres jeunes sont très peu intéressés par le parcours scolaire, leurs résultats sont de plus en plus médiocres. Ces jeunes comptent beaucoup s'insérer dans les ateliers de confection et ignorent complètement l'utilité de l'enseignement général et encore moins celle de la formation professionnelle.
En fin de compte, le secteur de la confection contribue beaucoup au désintéressement des jeunes garçons de leur cursus scolaire, une fois renvoyés de l'école, ils sont rapidement versés dans cette spécialité sans se soucier de leur formation professionnelle. Par ailleurs, en cas de crise de surproduction dans le secteur, c'est la majorité des travailleurs qui se retrouvent au chômage pour plusieurs jours. Leurs familles en ressentent l'effet durement puisque beaucoup d'entre eux ne sont pas affiliés au régime de sécurité sociale. Le bonheur des uns fait le malheur des autres.
Auteur : Rachid Sebbah
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