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HOUARI BOUMEDIENE L’ami et le défenseur des pauvres (1re partie)

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Publié le 13.02.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

 

Par Anissa Boumediene
Avocate et chercheure universitaire

Tous ceux qui l’ont vu, côtoyé ou travaillé avec lui citeront immédiatement son nom : Houari Boumediene. D’autres autour de lui, qui n’avaient guère apprécié les décisions prises en faveur des plus humbles, s’empresseront, une fois au pouvoir, d’appliquer une politique contraire dont les conséquences auront pour noms : Octobre 1988, ou encore le Hirak et les harraga.

Ceux-là, enfermés dans leur bétise, leur égoïsme forcené, claquemurés dans leurs biens mal acquis et totalement étrangers aux souffrances des indigents, auront méconnu cette simple maxime véhiculée par l’Histoire : ce sont les pauvres qui font les révolutions et non ceux qui profitent des avantages du pouvoir. Quelques exemples ? 1789 : la Révolution française renversant la monarchie absolue ; 1917 : la Révolution russe mettant fin définitivement au régime tsariste. En France toujours, des révolutions porteuses de républiques : 1848, 2e République ; 1870 mettant fin à l’Empire remplacé par la 3e République. Sans omettre évidemment la révolution du 1er Novembre 1954 mettant fin au régime colonial.

Houari Boumediene n’a jamais oublié son origine paysanne et les souffrances endurées par sa famille qui le mettaient à même de comprendre celles de leurs semblables, tandis que d’autres, issus de même milieu, les trahissaient en leur tournant le dos. Les parents d’un futur Président étaient de modestes cultivateurs (fellahs), le père, Brahim, avait décelé chez son premier fils une grande intelligence, un esprit vif et une excellente mémoire. Il apprenait très vite les versets coraniques enseignés par le cheikh du village, aussi décida-t-il d’envoyer Mohamed à l’école française qui se trouvait à Guelma, située à près de quinze kilomètres du douar des Béni Addi, dans la commune de Clauzel. Les moyens de transport n’existant pas, l’enfant, âgé de dix ans, devait parcourir cette distance matin et soir, qu’il pleuve ou qu’il vente. Mais sa soif d’apprendre était si forte qu’il ne se plaignait pas. Ce fut son père qui, se rendant compte de la dureté de la situation, décida de le placer en pension dans une famille à Guelma qu’il rétribuait en charbon, beurre (zebda), etc., selon ses maigres ressources. Mohamed peut donc fréquenter régulièrement l’école d’Alembert qui, après l’indépendance, portera le nom de Mohamed Abdou. Ses camarades de classe se souviendront d’un petit garçon réservé, soucieux d’apprendre et de bien travailler, se mêlant rarement aux jeux des autres enfants. Une photo de classe le montre en tablier noir, l’air sérieux et triste, car il souffrait de ne plus voir ses parents d’autant plus que les premières familles où il avait été placé ne s’étaient pas montrées très accueillantes, à l’exception de la dernière.
Ses journées étaient bien chargées, car, en plus des cours de l’école d’Alembert, il suivait ceux de l’école coranique qui étaient dispensés avant ou après eux.

Lors des congés scolaires, il était tout heureux de retrouver Brahim et Tounès, des parents, ses sœurs Arfa, Zohra, sa préférée, et Aïcha, son frère Abdellah (les deux derniers n’étaient pas encore nés), sans oublier les cousins et les cousines.

Désireux de dispenser son savoir, il leur enseignait l’alphabet arabe et quelques versets coraniques, morigénant de temps à autre l’élève turbulent qu’était Abdallah.

Parfois, le partage du goûter suscitait bien des récriminations, mais quand Mohamed s’en chargeait, chacun était satisfait. On pouvait déjà percevoir chez lui un sens inné de l’équité et avoir l’envie généreuse de partager son savoir.

Mais les manifestations du 8 mai 1945 à Guelma et la terrible répression qui s’ensuivit allaient bouleverser le jeune adolescent de treize ans qu’il était devenu, car il comprit, ce jour-là, qu’il avait affaire à un monde sans pitié et d’une cruauté impitoyable.

Dans les premières années quarante, celles de la Révolution nationale, Guelma était une ville sans histoire où il se brassait beaucoup d’argent. La légion française qui avait voulu mettre un terme au marché noir n’avait réussi qu’à se ridiculiser. Un bidonville avait bientôt proliféré sous le rempart nord-ouest, peuplé de paysans affamés venus à la ville. Un rapport préfectoral du 17 juin 1942 dénombrait 2 887 Européens et 13 536 Algériens. Les musulmans de Guelma étaient taraudés par la misère face à la prospérité des notables.

Les évènements du 8 Mai 1945 avaient éclaté non pas dans une atmosphère de paix mais dans un climat d’hostilité latente. Comme le faisait remarquer Marcel Reggui :
«La guerre de 1939-1945 avait exalté dans les deux éléments de la population guelmoise des sentiments contradictoires. Chez les Français, la volonté de s’affirmer et de maintenir, coûte que coûte, une supériorité matérielle qui n’était plus aussi tangible que par le passé ; chez les musulmans, surpris de constater concrètement la défaillance de la France, une première fois devant la ruée allemande, une seconde avec l’aide massive des Anglo-Saxons et désir naturel de réclamer une égalité effective des droits, promise après l’autre guerre et, chaque fois, différée.»

«Le Français d’Algérie et singulièrement celui de Guelma est habitué à dominer l’indigène ; il a le sens de l’autorité et de la hiérarchie, tout gouvernement qui favorise cette tendance lui convient. Pétain avec son auréole lui paraissait l’homme qui pouvait tout ensemble surmonter la défaite et diriger la France dans la voie du redressement. Ensuite la politique raciale de Vichy lui offrait l’occasion inespérée de brimer les Juifs dont il jalousait l’intelligence, l’habileté, la richesse et l’union... La légion vint par ressentiment affluer presque toute la population européenne de Guelma... Lorsque la France combattante (FC) au lendemain de l’entrée de De Gaulle à Alger put se constituer plus librement que du temps de Giraud, en vint un revirement se produire dans les esprits. Les «étrangers» à Guelma et les Juifs prirent la tête du mouvement local de la France combattante et lui imprimèrent une orientation vengeresse. Il s’agissait pour ceux-ci d’effacer l’humiliation que les légionnaires leur avaient infligée pendant les années tristes de 1940-1942. Le ressentiment (la haine) des nouveaux vainqueurs de la politique locale chercha vainement à s’exercer contre les anciens légionnaires : l’équivoque Darlan-Giraud puis la volonté d’apaisement du Comité français de libération nationale (CFLN) empêchèrent toute épuration des deux groupes antithétiques, légionnaires-France combattante trouvèrent leur réconciliation au moment des évènements du 8 Mai.»(1)

Marcel Reggui abordait alors le thème du racisme : «Il faut avoir vécu quelque temps en Afrique du Nord pour mesurer à sa juste valeur cette cause de division.

Le Français qui vient de la métropole se scandalise d’abord des inégalités choquantes que les mœurs ont ancrées dans les esprits européens. S’il n’a pas l’âme chevillée au corps et l’esprit solide, à son tour, il cède peu à peu à l’ambiance. Lui aussi progressivement enfourche ces slogans sous lesquels se cache une inconscience criminelle ou un pessimisme inhumain : ‘’Il n’y a rien à faire avec les Arabes.’’ ‘’Ils sont tous les mêmes : voleurs, menteurs et sales’’. ‘’Ils ne nous aiment pas !’’ Et pour se couper de toute espérance de voir, un jour, le musulman évoluer au point de l’égaler, ce Français métropolitain conclut par cet adage où l’odieux le dispute à l’injuste : ‘’Coupez la queue d’un raton, il restera toujours raton.’’(2)

Il faut savoir que le mot ‘’raton’’ était le sobriquet méprisant sous lequel on désignait le musulman d’Algérie.»

«On citait comme exceptionnelles les quelques amitiés qui liaient certains musulmans à des Européens... Une barrière séparait les deux groupes ethniques. Devant cet ostracisme racial, les musulmans de Guelma répondirent par un repliement volontaire sur eux-mêmes à mesure qu’ils prenaient conscience de leur propre valeur... Le manque d’accueil de la part des Européens rompit tout dialogue avec les musulmans... Les deux blocs se raidirent, les cœurs se durcirent et les esprits se cristallisèrent autour de thèmes antinomiques : souveraineté française confinant à un colonialisme inacceptable ; autonomie se grimant parfois en quasi-indépendance. La propagande allemande de 1940 à 1942 puis le rôle ambigu joué par l’administration algérienne dans l’influence de M. (Augustin) Berque, directeur des affaires musulmanes, enfin la politique anglo-saxonne contribuèrent à dresser les deux blocs l’un contre l’autre...»

Sous le régime de Pétain, les légionnaires, sous l’influence hitlérienne, se montrèrent de plus en plus antisémites, mais arabophiles.

Les musulmans, dont l’antisémitisme reste assez ténu mais constant, profitèrent de ce conflit pour améliorer leur situation matérielle. Avec le débarquement allié en novembre 1942, la structure politique de la cité se trouva inversée. La France combattante locale, sous l’impulsion des Juifs, dirigea ses attaques à la fois contre les ex-légionnaires et les musulmans adhérents de plus en plus aux «Amis du Manifeste».
«Les deux blocs un moment proches reprirent leur antagonisme. Le racisme continuait son œuvre de division et de mort.

Il attendait une occasion pour manifester visiblement les ravages qu’il avait déjà accomplis dans les esprits. Le 8 mai la lui offrit.»

Marcel Reggui traitait de la rivalité économique :
«Jusqu’à la veille de cette guerre, toutes les branches de l’économie citadine étaient concentrées entre les mains des Européens et des Israélites. La défaite en diminuant les ressources contraignit les gouvernements à contingenter les denrées alimentaires, les tissus, etc. Par voie d’équilibre, le marché noir proliféra autant dans notre pays où le standard de vie de l’indigène n’était pas et de loin au niveau de celui du non-musulman... Les Juifs qui auraient pu largement s’enrichir de ce trafic en furent écartés par les lois raciales promulguées par Vichy... Les musulmans usèrent de ce providentiel concours de circonstances pour améliorer leur vie et élargir leurs entreprises ou en créer de nouvelles. Ils apprirent de 1940 à 1942 à commercer hardiment et collectivement.
Aussi lorsque la venue des Alliés rendit aux Israélites leur liberté commerciale, ceux-ci se trouvèrent-ils en concurrence serrée avec les musulmans, ces derniers ayant acquis l’avantage du nombre, de la technique et de la cohésion.
Les Européens restaient en arrière, perdant certaines positions au profit des musulmans que le contact avec les Alliés rendait plus actifs encore. Cette extension du domaine économique des musulmans inquiéta à la foi les Européens et les Israélites.
Cafés, hôtels, transport, commerce de tissus, maquignonnage, etc. tombaient entre les mains des musulmans qui, techniquement, se montraient les égaux de leurs devanciers européens ou israélites. Cette diminution du potentiel économique du bloc européen et israélite suscita un ressentiment qui ne cherchait qu’à s’exercer contre ces nouveau intrus, «on ne pardonne jamais aux musulmans d’avoir postulé à certains leviers de commande. Il était inadmissible, pensait-on, qu’on pût voir un musulman à la tête du plus grand café de Guelma, ou un autre prêt à s’installer comme grossiste, brisant le monopole que détenaient jusqu’alors les Israélites.»(3)

Marcel Reggui savait pertinemment de quoi il retournait : il pouvait citer en exemple le cas de son propre frère Mohamed Reggui, leur père arrivé jadis du Sud tunisien comme portefaix était devenu un riche négociant en grains et la loi avait fait de ses enfants des citoyens français au titre du droit du sol dont bénéficiaient les enfants d’un étranger nés en terre française, le régime de Vichy avait aboli ce droit pour les enfants d’étrangers musulmans. La IVe République n’avait pas jugé nécessaire de le rétablir. Mohamed Reggui, ancien instituteur, avait fait, depuis 1940, une fortune rapide dans les fournitures pour l’armée et il désirait acheter au centre de la ville de Guelma l’hôtel d’Orient et, y attenant, le grand café Glacier dont la terrasse ouvrait sur le parvis de l’église, place Saint-Augustin.

Le propriétaire, un Maltais, n’aurait jamais vendu à un Arabe, mais un Juif avait servi de prête-nom et réglé 850 000 francs devant notaire.

Mohamed Reggui avait donc acquis en avril 1944 cet établissement fréquenté par les Européens qui avaient conscience de leur position raciale et sociale dans Guelma. En raison du changement de propriétaire, des colons avaient juré de ne plus mettre les pieds au grand café Glacier, tandis que les officiers continuaient de venir y lire leur journal et les fonctionnaires de jouer aux cartes.

Des notables musulmans y entraient parfois pour boire du thé et écouter un disque de musique andalouse.(4)

En dépit de tout, les Algériens gardaient le secret espoir que les Russes et les Américains feraient pression sur la France pour qu’elle accorde la liberté à des colonisés. Le peuple algérien n’avait-il pas payé un lourd tribut à une guerre qu’il jugeait pas être la sienne. Des milliers de tirailleurs algériens étaient morts sur les champs de bataille de l’Europe. La France devait à l’Algérie justice et dignité.

Messali Hadj, le fondateur du PPA (Parti du peuple algérien), était le seul détenu politique de Vichy qui n’avait pas retrouvé sa liberté. Libéré de Lambèze le 26 avril 1943, il avait été d’abord assigné à résidence à Boghari dans le sud algérois, puis en novembre à Aïn Saleh au cœur du Sahara algérien.
Le 2 août 1936, Messali Hadj avait prononcé un discours au stade municipal d’Alger, lors d’un meeting du Congrès musulman. Son parti revendiquait en France l’indépendance de l’Algérie, mais il n’était encore pas très connu en Algérie où la faiblesse de ses effectifs et l’opposition des notables l’avaient empêché d’avoir un délégué au Congrès musulman.
Il y déclarait notamment :
«Cette terre bénie qui est la nôtre n’est pas à vendre ni à marchander, ni à rattacher à personne. Cette terre a ses enfants, ses héritiers, ils sont là, vivants et ne voulant la donner à personne.» Il précisait que son parti était pour l’indépendance de l’Algérie. Mais quand, au sortir du meeting, il entreprit l’implantation systématique de son parti en Algérie, il se heurta aux notables. Venu assister, en septembre 1936, au congrès annuel de l’Association des Oulémas qui se tint à Alger, il fut contraint de quitter la salle pour éviter d’être expulsé par la force. Il est vrai que Oulémas et élus n’allaient pas faciliter la tâche à un parti d’origine prolétaire, recrutant pour s’implanter parmi les jeunes et les chômeurs. En janvier 1937, Messali vit son parti, l’Etoile nord-africaine, interdit par le gouvernement de Léon Blum qui lui appliqua un décret-loi voté pour dissoudre les ligues factieuses mais il se reconstitua sous le nom du Parti du peuple algérien PPA et sa section, créée à Guelma dans une échoppe de cordonnier, ne se développa pas.

A Guelma, le docteur Bendjelloul faisait créer en juillet 1937 un comité de vigilance par une foule de 1 200 musulmans aux deux tiers venus de la campagne à qui il recommandait de ne pas écouter la propagande de Messali ou celle des Oulémas. Son disciple Ferhat Abbas Bensaïd était né à Taher, une riche bourgade ; «fils d’un caïd et comptant six caïds dans sa parentèle», il avait ouvert une pharmacie à Sétif et épousé une fille Benkhellaf, la grande fortune musulmane de Taher.
En 1941, Pétain nommait les deux hommes délégués à l’Assemblée financière qui remplaçait les délégations financières, mais quelque temps après, le docteur Bendjelloul, qui était pourtant un homme endurci, dénonçait dans un rapport adressé au maréchal, le 17 août 1942, l’injustice, la corruption, la famine et surtout le racisme dont les musulmans souffraient au quotidien :
«Je passe outre, écrivait-il, aux injures, aux violences, aux voies de fait, aux verbalisations inventées de toutes pièces, pour les besoins de leur cause, par les policiers, les gendarmes, douairs, etc. sur les paisibles musulmans que les tribunaux condamnent sur la foi du procès verbal. La situation est donc grave, très grave... C’est un désastre moral, sans précédent dans l’histoire de l’Algérie», concluait-il.

Il envoyait au gouverneur sa démission de délégué financier. Ferhat Abbas démissionna à son tour.(5)

Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, une flotte anglo-américaine débarquait 76 000 hommes au Maroc et en Algérie. Les combats furent âpres dans la capitale algérienne. Le 22 décembre, un message signé par Ferhat Abbas, le docteur Bendjelloul et de grands notables musulmans parmi lesquels figuraient les bachaghas Benaly Chérif, Sayeh et Ourabah, fut remis aux autorités françaises et alliées. Dans ce message, les musulmans demandaient, avant leur entrée en guerre, d’être assurés de se battre pour «leur propre affranchissement politique» et de ne pas rester privés «des droits et des libertés essentiels dont jouissent les autres habitants de ce pays».(6)

Ni les Américains ni les Britanniques ne répondirent au message.

Le 17 janvier 1943, une réunion se tint à la Casbah chez Me Ahmed Boumendjel, ancien avocat de Messali. Le PPA était représenté par le docteur Lamine Debaghine et Hocine Asselah, les Oulémas par Larbi Tebessi. Après un échange de points de vue, la seule décision prise fut de confier à Ferhat Abbas le soin de remanier le texte du message, si bien que, le 10 février, le nouveau texte intitulé le Manifeste était en rupture totale avec le précédent puisque «l’abolition de la colonisation» était assimilée à «une forme collective de l’esclavage», la suppression de la propriété féodale à «une grande réforme agraire», «liberté et égalité de tous» à la «participation immédiate et effective des musulmans algériens au gouvernement de leur pays».

Le 31 mars, le nouveau gouverneur Peyrouton (ancien ministre de Pétain et collaborateur zélé de Darlan à Alger) se voyait remettre le texte définitif du Manifeste expurgé des expressions les plus choquantes. Les appuis de Ferhat Abbas n’étaient guère solides : ils retirèrent leur signature quand on fit comprendre aux bachaghas, grands propriétaires terriens, qu’ils auraient tout à perdre avec la réforme agraire réclamée par le Manifeste.

A d’autres, en rappelait leur participation au ravitaillement de l’Afrikakorps, etc, tant et si bien que la plupart d’entre eux retirèrent leur signature. Ferhat Abbas accepta alors de présenter une version raccourcie : L’Additif qui, devenu un petit résumé, demandera que l’Algérie soit reconnue «souveraine» et que des ministres algériens soient nommés. L’Additif était adopté par la commission des réformes le 27 mai 1943.

Le 30 mai, De Gaulle arrivait à Alger. Le Comité français de libération nationale (CFLN) y était créé, le 3 juin, par De Gaulle et Giraud comme gouvernement provisoire de la République, et en n’y compta aucun commissaire algérien (les ministres portant le nom de commissaire).

Le 12 décembre 1943, De Gaulle annonçait, dans un grand discours prononcé place de La Brèche, à Constantine, que des musulmans se verraient bientôt accorder par dizaines de milliers les droits électoraux de citoyens tout en conservant leur statut personnel. Le 7 mars 1944, le CFLN prenait une ordonnance qui matérialisait le discours de Constantine et ses deux premiers articles étaient destinés à frapper les esprits.
- Article premier : «Des Français musulmans d’Algérie jouissent de tous les droits et sont soumis à tous les devoirs des Français non musulmans.»
- Article deux : «La loi s’applique indistinctement aux Français musulmans et aux Français non musulmans.»(7)
- L’article trois déclarait : «Français à titre personnel et inscrits sur les mêmes listes électorales que les citoyens non musulmans», participant «aux mêmes scrutins». Cette disposition ne concernait à cette date que 65 000 fonctionnaires, chefs indigènes ou diplômés, «soit un musulman sur 35 en âge de voter, ce qui ne modifiera en rien la représentation parlementaire de l’Algérie». Les autres Français musulmans, âgés de 21 ans au moins et de sexe masculin, soit plus de deux millions, continueront de voter à part dans un second collège «éthniquement homogène». Les Français musulmans du premier collège étaient déjà citoyens alors que tous leurs coreligionnaires le seront plus tard.

L’ordonnance était, en fait, si peu claire que, fin février 1945, l’Assemblée consultative provisoire votait à la quasi-unanimité, sur proposition du docteur Bendjelloul, soutenu par le Parti communiste, «une proposition accordant aux Français musulmans d’Algérie, résidant en métropole depuis sept ans au moins, le droit de voter plein et entier». Des Algériennes pouvaient pour la première fois exercer en avril 1945 leur droit à l’occasion des élections municipales.(8)

En Algérie, cette ordonnance ne changea rien dans les faits. La discrimination existait toujours : à l’échelle foncièrement inégalitaire des salaires était maintenue de même que les allocations en denrées alimentaires. Les Français musulmans n’avaient pas plus qu’auparavant droit aux rations de chocolat contingenté réservées aux seuls Français non musulmans. De même, ils n’avaient pas accès à certaines plages ou à certains équipements sportifs comme le Rowing Club d’Alger.(9)

Le 22 mai 1944, Ferhat Abbas fondait son parti : Les Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) : c’était un parti de notables qui avait pour programme Le Manifeste et qui défendait sa revendication d’une République algérienne fédérée à la France.

Le 25 janvier 1945, il y eut une conférence d’information après laquelle le mouvement des AML prit de plus en plus d’ampleur, atteignant au printemps une extension importante à travers l’Algérie et surtout dans le Constantinois. Une seconde conférence d’information considérée comme un congrès se réunit à Alger. Du 2 au 4 mars 1945, les trois tendances du mouvement en faisaient partie :
- le PPA qui représentait le courant révolutionnaire,
- les Oulémas réformistes,
- et les partisans des thèses fédéralistes de Ferhat Abbas.

Prenant le Manifeste comme base de leur action mais répétant les thèmes fédéralistes, les congressistes avaient réaffirmé les revendications de la conférence d’information du 25 janvier écoulé et réclamaient l’amnistie générale, la libération de Messali et de tous les détenus politiques. Ils considéraient que le maintien de «Messali Hadj leader incontesté du peuple algérien» était «une mesure inique et provocatrice envers les populations musulmanes dont les fils meurent sur les champs de bataille pour les principes démocratiques et la liberté de la France».(10)

Le dimanche 16 avril 1945, Ferhat Abbas passait par Guelma. Il déjeunait à l’hôtel d’Orient avec son propriétaire Mohamed Reggui, puis tous deux se rendaient au stade municipal où le sous-préfet discutait avec Ferhat Abbas. De retour à l’hôtel d’Orient, ce dernier procédait à l’installation de la nouvelle section AML. Son président Mohamed Reggui était résolu à la conduire aux élections municipales.

Le nouveau sous-préfet André Achiary n’avait pris ses fonctions que le 22 mars 1945. Sa nomination avait été prise par défaut : son poste ayant été proposé avant lui à un candidat qui l’avait refusé, ne voulant pas rejoindre «une sous-préfecture si exposée à la pression des notables».

Achiary avait été élevé en Kabylie où il avait appris l’arabe et le kabyle. Son père était un instituteur militant du parti socialiste puis délégué du PS pour le sud-ouest de la France. Sa mère était morte en déportation au titre de la résistance.
André Achiary, licencié en droit, avait été reçu en 1935 au concours de commissaire de police puis nommé en 1938 directeur de la brigade de surveillance du territoire à Alger (l’ancienne DSI). Dès l’été 1940, il avait rejoint la résistance en entrant dans le réseau de Paul Schmitt qui couvrait l’Algérie et la Tunisie. Ce réseau de renseignement équipé par l’Intelligence service, groupait des francs-maçons, des socialistes, tous plus ou moins gaullistes. Dans la nuit du 8 novembre 1942, Achiary s’emparait du commissariat central d’Alger qu’il tenait avec une poignée d’hommes pendant que les Anglo-Saxons entraient dans la ville.

En novembre 1943, De Gaulle le décorait de la médaille de la résistance. En 1944, il était le conseiller de Jacques Soustelle à la direction générale des services spéciaux et débarquait en France avec le 1er régiment de choc.

Dans son métier, Achiary faisait preuve parfois «d’une violence souvent inutile, parfois mortelle». Des communistes qu’il n’aimait pas, des amis des gaullistes en avaient fait les frais. Certains s’en alarmaient.

Le 7 mai 1945 au soir, le sous-préfet recevait le comité AML, venu demander l’autorisation de manifester le lendemain. La conversation se déroulait en arabe. Achiary commença par refuser puis il finit par se laisser convaincre lorsque le comité lui garantit que la manifestation ne serait pas politique. La réunion prit fin avec mille promesses et Achiary lança un dernier avertissement :

«Attention à vous ! Je suis blanc comme le lait. Trop longtemps au feu je déborde.»(11)

Le 8 mai, vers 16 heures, un cortège de 2 000 personnes s’ébranlait sous le rempart au lieudit El Karmate (le Figuier). C’était un très vaste terrain planté de figuiers, situé en haut de la ville. Il servait de lieu de rencontre et de rassemblement. Les gens de Guelma et de ses environs avaient pris l’habitude de s’y retrouver, les jours de marché. En outre, se trouvant sur la route du cimetière musulman, ce terrain servait aussi pour la prière du mort avant l’enterrement.
C’était donc un lieu très connu de toute la population et c’est la raison pour laquelle, en l’espace d’une heure, le cortège y fut formé en un ordre parfait avec les drapeaux des Alliés et des banderoles célébrant la victoire des démocraties. L’une d’entre elles réclamait la libération de Messali Hadj. Le sous-préfet Achiary se tenait sur le trottoir à une soixantaine de mètres de la place Saint-Augustin. Parmi les policiers et les gendarmes, il était entouré du maire Maubert, de notables européens et de colons. Un drapeau algérien surgit au premier rang sous les yeux d’Achiary qui, stupéfait, fit arrêter le cortège et s’emparant du révolver dont il était armé, entra dans la foule droit sur le porte-drapeau et tira. Son escorte ouvrait le feu sur le cortège qui s’enfuit. Achiary regagna rapidement la sous-préfecture et fit arrêter le comité AML, interrompit le bal que Mohamed Reggui offrait aux officiers de la garnison. Etablissant le couvre-feu à la tombée de la nuit, il fit procéder à de nouvelles arrestations et plaça les tirailleurs algériens aux carrefours et aux portes de la ville sans en informer Alger. Bien que Guelma ait dormi en paix dans la nuit du 8 mai, le recrutement des miliciens commença dans l’après-midi du 9.
L’idée de recruter des volontaires civils dans le cas d’une insurrection avait séduit le délégué financier et grand colon Marcel Lavie lors d’une réunion tenue précédemment à la préfecture de Constantine. Le pouvoir à Guelma se concentrait entre les mains de la famille Lavie, des grands colons, l’aïlleul Marc-Français Lavie avait débarqué à Bône en 1834 arrivant d’Alsace où son père représentait en 1789 la bourgeoisie aux états généraux. En plus du matériel agricole qu’il avait débarqué et du personnel qu’il avait amené avec lui, il avait une lettre du ministre de la Guerre à remettre au général alsacien qui commandait le Constantinois. Liant sa fortune à celle de l’armée, celle-ci ayant besoin de pain, Marc-François Lavie avait construit des moulins, acquis des pâturages pour fournir des chevaux en fourrage. Lorsqu’il mourut, ses propriétés étaient considérables, mais elles le furent beaucoup plus encore par son fils Pierre Lavie, président du tribunal de commerce à Constantine. El Mehrani s’était couvert de dettes pour nourrir les paysans avant d’être tué dans la fameuse insurrection de 1871. Pierre Lavie fut désigné séquestre des immenses propriétés de son débiteur bien que la loi l’ait interdit, mais personne ne s’y opposa et Pierre Lavie put le rembourser très largement avec capital, intérêts et bien au-delà.

Marcel Lavie avait parlé à Maubert, «son dévoué maire de Guelma», du projet de recrutement d’une milice, projet qui plut à Achiary séduit par l’idée de bâptiser «volontaires de place» les auxiliaires qui seraient armés : c’étaient des civils que la loi autorisait les autorités militaires à recruter pour protéger une ville en état de siège. Cette mesure se fondait sur la loi du 20 novembre 1875 relative aux obligations militaires des Français en Algérie, actualisée par une ordonnance prise par le gouverneur Chatigneau en novembre 1944.

Le recrutement des miliciens commença à Guelma dans l’après-midi du 9 mai. Le soir, 101 fusils étaient distribués à la caserne. En quelques jours, la milice renforcée par des colons compte 800 hommes, soit l’équivalent des effectifs de la police, de la gendarmerie et de la garnison. Elle était commandée par Henrie Garrivet, Gabriel Cheyla et Marcel Champ.

Henri Garrivet était un instituteur démobilisé en mars 1945. Avant la guerre, il avait été secrétaire de la section communiste mais à son retour, il était devenu secrétaire de la petite section socialiste. Gabriel Cheylan était secrétaire de l’Union locale CGT ; son frère Victor, gestionnaire d’un gros portefeuille d’assurances, ancien socialiste, était devenu le secrétaire de la section communiste. Quant à Marcel Champ, il était le président des Anciens combattants, dit socialisant.

Les 101 premiers miliciens étaient, en majorité, des employés, des commerçants, des fonctionnaires. On comptait cinq colons et deux inspecteurs des renseignements généraux. 21 fusils avaient été attribués aux syndicats, soit 5 au PTT, 6 aux travaux publics et 10 aux cheminots. La moitié des miliciens se déclaraient de gauche, dont 5 communistes et 5 socialistes.

L’afflux des colons repliés avec leurs propres armes transformait la milice. Une image hantera toujours l’adolescent Mohamed Boukharouba, celle d’un fils de colon dont le fusil dépassait celui-ci d’une tête. L’armement était devenu considérable et comprenait 2 fusils-mitrailleurs venus de la caserne. Pour commander Garrivet, Cheylan et Champ s’étaient adjoint Trazzini, délégué de l’entraide française, Alexandre Jean, commissaire des éclaireurs de France, un juge de paix et chef des scouts de France et Attali, président du consistoire israélite. Ils formaient ensemble le comité directeur qui se présentait comme comité de salut public afin de s’attacher l’ensemble des républicains. La volonté du comité directeur de représenter la population de Guelma était manifeste, des colons formaient à présent la majorité des miliciens. Les villages de colonisation avaient leurs propres milices. Demeurées en place pour veiller sur les exploitations et servir de guides aux unités de l’armée, elles étaient capables de mener seules des expéditions dans les douars. Un peu partout, les casernes avaient ouvert leurs magasins d’armes aux miliciens qui se présentaient. 

Le général Martin s’était hâté le 11 mai de régulariser la situation en donnant à toutes les milices, y compris les plus «sauvages» dont l’armée ne savait rien le statut de gardes territoriales. Avec ce statut, les miliciens avaient l’assurance de ne jamais manquer de munitions et l’armée avait ainsi l’avantage qu’ils fussent placés sous l’autorité théorique du préfet. Quand fin octobre 1944, le gouvernement avait ordonné en métropole la dissolution des milices patriotiques, le gouverneur Chataigneau avait obtenu que l’ordre ne soit pas appliqué en Algérie où une ordonnance avait rappelé que la levée de milices demeurait légale en cas de troubles.

Le 9 mai, Achiary faisait arrêter les neuf membres du bureau du comité AML de Guelma. Ils seront fusillés le lendemain pendant que les policiers cherchaient à dresser la liste des adhérents. Un avis placardé sur les murs de Guelma annonçait la proclamation de l’état de siège ; les fonctionnaires musulmans étaient consignés à leur domicile. Le 11 mai, un milicien venait chercher Mohamed Reggui pour l’emmener à la gendarmerie, son frère aîné Abdallah, qui était arrivé de Paris le 9, alla voir le maire Maubert qui lui raconta que Marcel Champ, le président des anciens combattants, lui dit que son frère avait été retenu pour obtenir plus de renseignements.

A la gendarmerie, Champ lui répondit que son frère avait été retenu «par mesure de sécurité». Mohamed Reggui était interrogé sur des rumeurs qui couraient parmi les Européens, comme quoi le bal offert aux officiers était un traquenard pour les emprisonner. Vers 23h30, Mohamed Reggui revint de la gendarmerie, en compagnie du gendarme Ranassia. Parvenus à l’angle de la place Saint-Augustin, le gendarme rebroussa chemin tandis que Mohamed se dirigeait vers l’hôtel d’Orient quand partit une salve tirée des arcades. Il s’effondra en appelant au secours, une nouvelle salve retentit puis l’adjudant-chef de gendarmerie Cantais se courba sur le corps et lui tira le coup de grâce. Ce tir de l’adjoint-chef professionnel avait défiguré la victime. Le corps de Mohamed Reggui, découvert par une patrouille, était transporté à l’hôpital militaire et enregistré comme celui d’un musulman inconnu, en l’absence de tout papier d’identité. Ceux-ci avaient été retirés du cadavre. Mais au matin, un médecin militaire reconnut le corps de son ami Reggui à ses vêtements. Il envoya prévenir à l’Hôtel d’Orient la sœur du défunt. Zohra Reggui était seule, car depuis le 10 mai, leur homme de confiance Mohamed Bouchair n’avait pas repris son service et pour cause, arrêté le 10 mai, incarcéré à la gendarmerie, il avait été fusillé le 12 mai, à 4 kilomètres de la ferme Cheymol par des inspecteurs de la sûreté.(12)

Zohra courut à l’hôpital. Au retour, apercevant Achiary qui plastronnait parmi des colons, elle se dirigea vers lui et le gifla. Jetée à terre, elle fut transportée inconsciente à la gendarmerie. Dans la cour de la gendarmerie, un renforcement lui fut aménagé avec un matelas, isolé par une bâche. Tous les jours sa petite fille Djanet lui apportait un panier de provisions qu’elle remettait au gendarme en faction. Le 18 mai au matin, le gendarme prévint la petite Djanet que le panier n’était plus nécessaire. La famille en déduisit qu’elle avait été tuée. En fait, Hafid et Zohra avaient été transportés dans un local extérieur, restant une semaine entre les mains des gendarmes avant d’être fusillés, le 24 mai pour Hafid et le 25 pour Zohra. Et pourtant, Hafid était un commerçant heureux en affaire et Zohra, tôt scolarisée, était amie avec l’épouse du préfet Lestrade-Carbonnel laquelle séjournait parfois à la maison, une semaine entière.(13)

A la gendarmerie fonctionnait «une commission de triage» copiée sur celles qui existaient à la Libération, en France. Elle interrogeait les suspects amenés par les miliciens afin de décider s’ils appartenaient au prétendu complot. La possession d’un simple reçu attestant le versement à la medersa d’une aumône valait confirmation. L’interrogatoire pouvait être violent, il était mené par des gendarmes, assistés parfois de miliciens.

Ceux contre qui rien n’était retenu étaient menés un par un dans un carré de miliciens. Un adjudant de gendarmerie demandait si le détenu était présent à la manifestation du 8 mai. Si un milicien répondait par l’affirmative, le détenu était placé à part, l’adjudant inscrivait son nom et celui du milicien.

La cour de la gendarmerie regorgeait d’une cohue entassée à même le sol. La milice avait installé dans le bâtiment un poste de commandement, et son comité directeur y siégeait en «cour martiale», sous le nom de tribunal de salut public (référence à la Révolution française). Le tribunal de salut public était une instance politique constituée par le comité directeur pour éradiquer le prétendu complot contre Guelma. La population, peu sensible à la référence historique, l’appelait «cour martiale». Les juges qui le composaient étaient souverains. Leur nombre variait selon l’heure et la disponibilité des membres du comité. Les sentences de mort devaient être exécutées sur-le-champ.

Le tribunal de salut public jugeait les suspects inculpés par la commission de triage. L’inculpé avait quelques minutes pour s’expliquer et n’avait pas de défenseur. L’accusateur était souvent un vieil instituteur à la retraite qui parlait et comprenait l’arabe, sans le lire. S’il fallait traduire un texte, on envoyait chercher en ville un Israélite capable de lire afin de savoir si le contenu était subversif.

La sentence était rendue sans délibéré par un «juge» avec l’approbation des autres. Elle était exécutée dans la journée où le lendemain. Lorsque la «cour» trainait et qu’il restait des places dans les camions au départ, il arrivait que des suspects soient amenés sans passer par la commission de triage et qu’ils soient jugés tous ensemble pendant que les camions patientaient. Le 14 mai au matin, onze condamnés complétèrent ainsi le chargement. Les condamnés étaient entassés dans deux camions des Ponts et chaussées, attachés par groupe de quatre, gardés par des gendarmes et des miliciens. La contenance totale des camions était de 30 hommes. Les camions commençaient à charger à la gendarmerie et achevaient à la prison civile. Ils faisaient deux voyages : l’un au lever du jour, l’autre au crépuscule.

A peine sortis de la ville, les camions s’arrêtaient aux carrières, au ravin de Kef El Bouma ou le long d’une route.
A. B.
(à suivre)

(1) Marcel Reggui, Les Massacres de Guelma, pp. 49-50 et 46-47. Ed. La Découverte, janvier 2006
(2) Ibid, p. 52
(3) Ibid, pp. 53, 54, 55
(4) Jean-Louis Planche, Sétif 1945, chronique d’un massacre annoncé. Ed. Perrin 2010, pp. 118-119
(5) Ibid, pp. 40-41, 56
(6) Mahfoudh Kaddach, Histoire du nationalisme algérien 1919-1951, Sned 1980
(7) JORF 18 mars 1944
(8) Alger Républicain, 1er mars 1945 article p.1 : «Le droit de vote aux musulmans algériens résidant en France».
(9) Jean-Louis Planche op. cit. pp. 77-78
(10) Boucif Mekhaled, Chronique d’un massacre, 8 mai 1945, Sétif, Guelma, Kherrata, Syros 1995, pp. 94-96
(11) Jean-Louis Planche op. cit. p. 148
(12) Rapport du commissaire Bergé du 20 janvier 1946 dans Jean-Louis Planche, op.cit. p.208
(13) Le lycée de jeunes filles de Guelma porte le nom de Zohra Reggui



21/02/2024
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